Le jour magique arrive

Publié le par Noni

 

cigogne.jpgSamedi 26 mars, j'ai mal au ventre, quelques contractions par ci par la, mais pas de régularité, et ça ne me fait pas spécialement mal, donc je ne m'inquiète pas.

 

22h, on va se coucher avec chéri. les contractions commencent à être plus régulières, je regarde l'heure et me dit qu'il m'en faut 12 dans l'heure (soit au moins une toutes les 5 minutes) avant de me préparer à partir.
23h, j'ai eu 10 contractions seulement, mais je perd du sang, donc direction la maternité, avec un chéri à moitié endormi, mais pas plus affolé que ça, parce que je lui dis que je suis persuadée qu'on rentrera à la maison, que c'est une fausse alerte.
23h30, examen de la gynéco
- C'est rien, les restes du bouchon muqueux
- Bah, tu vois, on rentre à la maison (dis-je à chéri)
- Ah non, je vous garde madame: vous êtes dilatée à 4cm.
Devant ma surprise (quoi? Déjà? mais j'ai presque pas de contractions, et j'ai presque pas mal!!), chéri interroge la sage-femme: ca veut dire quoi, ça, "dilatée à 4"? C'est moi qui répond (oui, j'ai coupé la parole à la sage femme, mais je voulais tellement contrôler tout, que ça incluait les explications à donner à chéri...)
- Quand on arrive à 10cm, c'est que c'est le moment de pousser!
Monitoring parfait, donc on me propose un bain.

 

Minuit, je rentre dans la baignoire pour une heure, avec de la musique douce et des lumières apaisantes dans la pièce, ça fait un bien fou. Les contractions sont un peu plus régulières, mais toujours largement gérable.

 

1h du matin, second examen et monito.
- Hé bin, ça peut aller vite, avec vous: vous êtes à 6cm!
- La vache!! en une heure? pour un premier bébé?
- Oui, ça arrive par fois. Par contre, le monito est pas trop bon, faut qu'on essaye de réveiller bébé. Vous avez quelque chose contre le 4 pattes?
- Heuu non, pas du tout, c'est mieux que couché sur le dos je pense...
- Ok, donc on poursuit le monito comme ça.

 

Petite séance de 4 pattes, avec papa qui doit me tenir le monito, et un haricot à hauteur de visage, parce que j'ai envie de vomir.

Bébé bouge de nouveau, donc on est rassuré. Vers la fin, chéri va rechercher la sage femme: j'ai envie de vomir, et d'aller aux toilettes! On me libère donc, et aux WC je m'exclame: "Je crois que j'ai perdu la poche des eaux!" Bah oui, vu l'inondation alors que j'ai même pas poussé encore pour faire pipi, ça pouvait pas être autre chose!
Ca c'est fait. On m'installe pour me reposer un peu, et là, PLATCH! Crotte, j'avais oublié que parfois on a une seconde poche... Je m'excuse platement (si j'étais capable de rougir, je l'aurais fait à ce moment là!) "Je suis désolée, j'en met partout, et j'arrive pas  me retenir!!". La sage femme rigole bien... Et moi aussi aujourd'hui en y repensant: quelle idée de vouloir retenir l'eau qui s'écoule!!

 

2h du matin, on me montre ma chambre, me laisse ranger mes affaires et on m'envoie en salle de travail direct, vu la rapidité.
Dans la salle, je m'installe sur le ballon, avec chéri qui me tient derrière. Je gère toujours mes contractions, pas si douloureuses finalement. J'en rigole presque avec chéri, en précisant tout de même que je tiendrai pas un rythme pareil pendant 20h! Par contre, j'ai une montre devant moi, et ça m'agace de voir l'heure, parce que j'ai l'impression que le temps ne passe plus du coup. Les nosées finissement par me faire vomir ma pizza(accessoirement, les saladiers qu'on m'a mis sous le nez pour vomir dans la salle de travail me faisaient furieusement penser à des gamelles pour chien... On a des idées bizarre parfois au moment d'accoucher nan?)

 

Retour de la sage femme vers 2h40 qui me propose du gaz pour aider à une dilatation plus rapide. Pourquoi pas? On s'installe donc sur la table de travail. Nouvel examen: je suis à 8cm, et bébé est descendu. A l'annonce du bébé en bas, j'ai un gros soupir de soulagement, et un gros sourire. Nouveau regard interrogateur de chéri, donc j'explique de nouveau: "Ca veut dire qu'on ne risque plus la césarienne. Une fois la tête engagée, il sort par en bas, et c'est tout." Je lis sur son visage du coup un soulagement aussi.
Après 10 minutes de masque, la sage femme revient, et me demande si je veux un dérivé de morphine en attendant, pour soulager un peu la douleur. C'est gérable, mais j'accepte quand même: je serais peut être moins fatiguée au moment de pousser du coup.
 

 

On m'installe la perfusion, mais la sage femme ne mettra jamais la morphine:
- Ah bin non, on va pas pouvoir, vous êtes à 9,5cm! A partir de maintenant, dès que vous voulez pousser, vous me le dites et vous y aller! 

Les poussées ne se sont pas faites attendre. Et dieu sait que j'ai du pousser!! Le but est de faire trois poussées par contraction, j'arrive péniblement à en faire 2, et j'ai l'impression que ça n'avance pas. Je ne fais pas comme il faut? Je le dis à la sage femme: "J'ai l'impression que bébé ne bouge pas, qu'il est coincé!". Du coup, quand à la poussée suivante bébé pointe le haut de sa tête, on me propose de la toucher. "heu, non, je sens qu'il est là, mais je veux pas toucher, je veux rester concentrée!" J'étais persuadée sur le moment que trop d'émotion risquaient de m'empècher de pousser ensuite correctement.

 

Je pousse, je pousse, encore et encore, chéri m'aidant du mieux qu'il peut.

 

Puis, je panique: le monitoring! j'entends un rythme cardiaque lent et non plus rapide comme devrait l'être celui de bébé!! (j'apprendrais plus tard que le monito à bougé, et qu'on entendait du coup mon rythme et non plus celui de bébé>< ) Je décide alors que je donnerais tout, même ce que je n'ai pas je le donnerais, du moment que bébé sorte maintenant en pleine forme!!

 

Je pousse, je sens la tète sortir. Ça fait terriblement mal pendant la poussée, alors je crie "Put/n!! ça fait trop mal!!" (bah oui, je jure quand j'ai mal!) Je sens une déchirure, mais la tète fini par passer.
La sage femme me dit alors "Je suis désolée, mais là, ma collègue va devoir appuyer sur votre ventre pour le sortir, ça va pas être agréable pendant la poussée".
 Je pousse, les yeux fermés. Je sais que quand on aide bébé à sortir comme ça, c'est qu'il faut TOUT donner, c'est le dernier truc qu'on fait avant des ventouses ou autres objets de torture.
Je l'entend s'adresser à mon chéri:
- Je suis désolée, mais je vais devoir couper moi-même
- Faites ce qu'il faut, je comprend, qu'il répond.
Sans ouvrir les yeux, j'avais compris où était l'urgence: le cordon était autour du coup.

 

On pose bébé sur mon ventre, tout bleu, mais tout lisse. Je ne le vois pas bien, mais je le sens bouger. Je l'entend "chouiner" un peu, puis pleurer. Chéri est obnubilé par ses yeux: ouverts qui le regardent!
Au bout de 5 minutes, Chéri s'exclame: "Au fait, tu veux pas savoir ce que c'est?" Je suis prise au dépourvu: j'ai oublié de demander si c'était une fille ou un garçon!

 

C'est une petite fille!

 

C'est le papa qui fait du peau à peau, parce qu'il faut me recoudre. Juste quelques points, rien de grave, mais ça prend du temps. Et puis je tremble comme une feuille. J'ai tellement tout controlé, tellement obligé mon corps à faire ci et pas ça, je l'ai tellement contracté, relaché,... Qu'il n'en peut plus: les tensions finies, tous les muscles se relachent et je tremble, je temble, c'est incontrolable.

 

Puis on me redonne ma petite fille pour la première tétée. Moment magique où je sens ce petit corps contre moi, ses yeux qui me regardent, nous faisons connaissance, pendant longtemps. Et puis Grenouille s'endort, contre moi, en tétant. La puéricultrice la met dans son petit lit, et on nous emmène dans notre chambre.

 

Notre nouvelle vie à trois a commencé ce 27 mars à 4h24 du matin, après seulement 4h passées à la maternité, la nuit du changement d'horaire!

 

Publié dans La vie de maman

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