Trop difficile, Noni en colère.

Aujourd'hui, c'est l'enterrement de ma tata. Je n'y suis pas allée... Je pourrais me trouver 50 excuses: c'est à l'autre bout de la France, je n'ai trouvé personne pour me remplacer au travail, je ne veux pas laisser ma fille plusieurs jours, mais elle n'a rien à faire à un enterrement,... Mais si je n'y vais pas, c'est pour des raisons bien plus profondes que ça.

Déjà, pour moi, un enterement ne signifie pas grand chose, mis à part de pleurer devant une caisse en bois. j'ai vécu ça pour mon grand-père, pour un de mes grands oncles,... Ce sont des cérémonies faites pour  faire pleurer encore plus, mais à moi, à part pleurer, elles ne me servent pas. Mais ne vous méprenez pas, cher lecteurs, je respecte ce besoin de voir une dernière fois quelqu'un qu'on a aimé, de lui dire aurevoir. Je le respecte et le comprend. Mais disons que je crois que c'est une sorte de rejet de ma part: voir une personne qu'on a aimé morte, c'est pas comme ça que je veux m'en souvenir. Je préfère prendre une photo d'elle souriante, pleine de vie, et lui dire aurevoir en  gardant une image "vivante". J'ai du mal avec cette caisse qui renferme un corps sans vie, froid aussi, tellement peu représentatif de la personne qu'on a connu...

Et puis, avec cette tata, il s'est passé un truc... Cette tata-là, je crois qu'elle ne m'a jamais aimé. Je ne faisais jamais les choses correctement, je n'étais jamais assez bien. Le pompon a été la fois où j'ai dit que je n'irais pas faire les soldes enceinte, parce que je me trouvais trop grosse (et puis j'aime pas les soldes, et j'allais pas acheter des vêtements qui ne m'iraient plus trois mois plus tard...) Elle a cru que je déprimais, que je faisais sentir à mon bébé que je ne l'aimais pas, ou en tout cas, qu'à cause de lui, je me trouvais moche, que je l'en tenais responsable,... Bref, ce n'était pas du tout mon propos du moment, et plus j'essayais de lui expliquer (avec legerté, parce que je me fache réellement que très rarement, je prend généralement tout ce qui me concerne avec le sourir et humour), plus j'avais l'impression qu'elle ne comprennait pas. Jusqu'au moment, où je n'ai plus compris: elle m'éjecte de ses contacts, et ses trois filles (mes cousines) aussi. J'ai été blessé: la famille c'est très important, plus que tout même, et j'arrivais pas à comprendre ce que j'avais fait qui méritait qu'on m'éjecte ainsi de sa vie... J'ai été tellement blessée que je ne venais pas la voir quand elle était en Alsace, non pas parce que je boudais, mais parce que je ne voulais pas de remarques, et j'estimais que c'était elle qui m'avait sortie de sa vie, donc à elle de venir vers moi le jour où elle le voulait. J'ai été tetue, j'ai été nule...

Oui mais à la naissance de ma fille, je lui ai envoyé un faire part. Quand elle venait en Alsace, je demandais quand même à mes parents comment elle allait.

Elle, elle devait vraiment me détester. C'est la seule qui en voyant ma fille a dit qu'elle ressemblait à son père et pas à moi (alors qu'elle est un parfait mélange, voir qu'elle me ressemble plus dès qu'elle a les yeux fermés, car a les yeux de son pere^^). En venant chez mes parents, elle demandait des nouvelles de mes frères, mais pas de moi. Jamais...

Du coup, j'ai du mal à accepter qu'elle soit patie si vite, sans qu'on ai pu parler à nouveau ensemble. Elle est partie en me détestant pour une incompréhension stupide. Elle est partie en me détestant alors que moi je l'aimais beaucoup. Elle est partie sans jamais avoir vu ma fille autrement qu'en photo...

Mes cousines m'ayant elles aussi enlevées de leurs contacts, je supose qu'elles doivent être de l'avis de leur mère, et ne plus vouloir de moi dans leur vie... Je resterais maintenant à jamais celle que leur mère détestait à cause d'une connerie dite sur un réseau social. Comment aurais-je pu me pointer à l'enterrement? Ne suis-je pas l'intruse? Celle qui n'est pas la bienvenue ici? Me croira-t-on méchante au point de venir voir "si l'horrible tata est bien morte"? Moi je l'aimais tata! On n'était pas d'accord sur certaines choses, on ne se comprenait pas forcément, mais je l'aimais!

Et si je n'y vais pas, on va croire que je m'en fou?

Au final, je me dis que mon absence sera plus simple que ma présence...

J'aurais toujours une place dans mon coeur pour ma tata Mano, mais toujours cette amertume qu'elle nous ai quitté comme ça, que je pensais avoir le temps pour lui reparler de ce qui s'était passer, de cette brouille stupide,... En plus de la souffrance d'avoir perdue un membre de ma famille, de celle de voir souffrir attrocement mes grands parents, mon père, mon frère surtout, le reste de la famille ensuite, je souffre de savoir qu'elle soit partie sur une incompréhension de langage, je souffre d'avoir raté quelque chose, de ne pas avoir vu que la discussion qu'on n'avait n'avait pas le même sens pour elle que pour moi, et qu'à cause de ça, il y a eu une cassure dans la relation...

Je t'aime tata mano, tu auras toujorus une place dans mon coeur.